mardi 8 avril 2014

Une «croisière» et de la route!

Le plan de la journée est un peu plus brouillon ce matin. Au départ, nous devions faire une croisière sur le lac Azuéi, mais un malentendu avec le capitaine du bateau fait qu'il n'est pas disponible. Mais c'était sans compter sur l'insistance de l'un de nos guides, Jashua. Le capitaine finira par être disponible...

Je pars donc explorer les sentiers en attendant que le capitaine soit à son bateau. Je finis notamment par mettre mes jumelles sur le Pic d'Hispaniola, un endémique que nous n'avons qu'aperçu hier après-midi. Le nom créole de cet oiseau est le Sepantye, qui a sans aucun doute un lien avec le mot «charpentier».

Alors que Robert et Maxon m'informent que nous en sommes rendus au plan D (on ne va plus faire de croisière...), nous apercevons un oiseau de bonne taille qui s'envole du sol pour aller se poser en bordure de forêt. Une Chevêche des terriers! Puis une autre! On retouve facilement le nid, situé à quelques mètres seulement du quai... où nous attend le capitaine du bateau! Nous en sommes donc au plan E : nous ferons finalement la croisière sur le lac Azuéi. C'est un voyage exploratoire hein! Faut bien s'attendre à quelques «improvisations».

Comme j'ai mentionné hier, le lac Azuéi est le plus grand lac en Haïti. Rien de bien intéressant au niveau ornithologique toutefois, sauf quelques baies où il est possible de trouver foulques et autres espèces aquatiques. De plus, si le parc naturel Quisqueya espère éventuellement accueillir des groupes, il devra s'équiper d'une embarcation meilleure qu'une petite chaloupe limitée à quatre passagers, et qui ne prend pas l'eau...

Le lac Azuéi vu depuis... le lac Azuéi!
La Foulque à cachet blanc se distingue de sa cousine la Foulque d'Amérique,
aussi bien présente, par le bec qui monte jusque sur le dessus de la tête. On
mentionne dans les guides un cercle noir au bec comme critère distinctif, mais
c'est loin d'être un critère facilement observable aux jumelles.
Une des espèces les plus abondantes en Haïti, le Tyran gris.

La route vers Labrousse

Après cette exploration de la forêt sèche de basse altitude, nous nous dirigeons vers les hauteurs de l'intérieur du pays, plus particulièrement dans la région de Labrousse. Nous devons donc traverser à nouveau la ville de Port-au-Prince, en plein trafic cette fois-ci. Il est maintenant plus difficile de trouver des ruines témoignant du séisme de 2010, mais on sent tout de même que la ville est très loin d'avoir terminé sa reconstruction. Le pays étant complètement déboisé, on suppose que le prix du bois-d'oeuvre est élevé. D'où l'utilisation quasiment exclusive de blocs de béton dans la construction de tous les bâtiments, résidentiels comme commerciaux et industriels. En fait, le seul bâtiment qui jure dans le décor de par sa modernité et ses fenêtres en vitre (très rares!) est celui de Digicel, la riche compagnie de cellulaires.

Quartier de Port-au-Prince
On peut trouver des mangues fraîches pratiquement à tous les coins de rue
de Port-au-Prince. 

Vient ensuite le chemin de Labrousse, qui nous fait comprendre la nécessité absolue de circuler en véhicule 4x4. En fait, avant aujourd'hui, je ne savais pas qu'il était possible de rouler sur de telles routes en voiture! La route est sinueuse, étroite, à flanc de montagne et parsemée de grosses roches. Et selon nos chauffeurs, nous n'avons encore rien vu; c'était aujourd'hui de la petite bière comparativement à la route de Macaya et de La Visite, que nous ferons plus tard cette semaine.

Même si rien n'indique que nous ferons des observations exceptionnelles dans la région de Labrousse, cette visite revêt une importance capitale dans notre mission. Il s'agit en fait du «siège social» de l'organisme qui a lancé l'idée de cette mission, FODES-5. Grâce à cette organisation, la petite localité de Labrousse bénéficie maintenant d'une école et d'un centre hospitalier qui fait l'envie de tout Haïti. D'ailleurs, des stagiaires en médecine et en pharmacologie du Québec viennent régulièrement compléter leur formation ici.

L'objectif est maintenant d'y attirer des touristes! Nous profiterons donc de notre passage à Labrousse pour inventorier le secteur, mais aussi pour initier des jeunes de la région aux plaisirs du loisir ornithologique. Je publierai demain des photos du paysage suite à cette excursion. En attendant, voici quelques oiseaux observés aujourd'hui à Labrousse.

Le Pic d'Hispaniola, le Sepantye bien connu de tous les Haïtiens, même des
non-ornithologues...
L'Esclave palmiste semble être aussi bien connu de tout le monde, même de
ceux qui ne s'intéressent pas nécessairement aux oiseaux.
Une belle surprise que cet Oriole à capuchon qui nous attendait dans le
jardin adjacent à notre lieu d'hébergement de Labrousse.

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