mercredi 21 janvier 2015

Re: Emblème aviaire «canadian»

Depuis la publication de mon dernier billet de blogue, les organisateurs ont mis en ligne une version française du site Web servant à consulter les Canadiens pour déterminer l'emblème aviaire du pays.

L'adresse du site Web est le suivant : http://www.canadiangeographic.ca/nationalbird/fr/

Un grand merci aux organisateurs pour avoir rapidement corrigé le tir! :)

Pour ma part, j'ai déjà voté pour le Tétras du Canada, pour les raisons évoquées dans mon dernier billet, mais j'ai pu lire depuis de très bons arguments en faveur du Mésangeai du Canada.

mercredi 14 janvier 2015

Emblème aviaire «canadian»

Depuis quelques jours, le magazine Canadian Geographic, tient des consultations afin de déterminer l'emblème aviaire du Canada (National Bird Project). L'objectif ultime est même de faire adopter officiellement l'espèce choisie comme emblème national à temps pour le 150e anniversaire de la Confédération (1er juillet 2017). Plusieurs d'entre vous pensez probablement que le Plongeon huard portait déjà ce titre au même titre que l'érable ou le castor, mais non, le Canada n'a encore jamais désigné officiellement une espèce d'oiseau comme emblème national. Voici le classement provisoire de cette consultation en date d'aujourd'hui :
  1. Plongeon huard (495 votes)
  2. Harfang des neiges (309 votes)
  3. Bernache du Canada (154 votes)
  4. Mésange à tête noire (128 votes)
  5. Grand Héron (92 votes)
  6. Grand Corbeau (68 votes)
  7. Mésangeai du Canada (66 votes)
  8. Colibri à gorge rubis (61 votes)
  9. Grand Pic (60 votes)
  10. Macareux moine (55 votes)
  11. Geai bleu (45 votes)
  12. Tétras du Canada (41 votes)

L'idée est intéressante de tenir ces consultations, et ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'une organisation tente le coup. En 2010, la Canadian Raptor Conservancy avait entamé de telles démarches qui ne se sont finalement jamais conclues. Malheureusement, la présente consultation comporte plusieurs lacunes et risque donc aussi de ne jamais aboutir...

Premièrement, il est toujours décevant, pour ne pas dire frustrant, que les consultations pour désigner l'emblème d'un pays supposément bilingue se tiennent uniquement en anglais. Ce fut aussi le cas avec la pétition de la Canadian Raptor Conservancy. En espérant que les responsables de cette consultation corrigeront rapidement le tir et/ou que les regroupements d'ornithologues francophones du Québec, des Maritimes et d'ailleurs feront sentir leur désapprobation.

Deuxièmement, avant de lancer une telle consultation, il semble que les organisateurs auraient dû mettre en place un minimum de critères afin de guider les ornithologues au  moment de voter. À ce niveau, l'initiative de la Canadian Raptor Conservancy avait au moins mis de l'avant quelques critères de base. Voici ce qui me semble aurait dû guider le choix d'une espèce d'oiseau comme emblème aviaire, et aurait dû être déterminé avant de consulter la population :

  • Exclusion des emblèmes provinciaux. Il serait très étonnant que le Canada adopte comme emblème une espèce déjà choisie par l'une de ses provinces. Ceci excluerait donc du top 12 le Plongeon huard (Ontario), le Harfang des neiges (Québec), la Mésange à tête noire (Nouveau-Brunswick), le Grand Corbeau (Yukon), le Macareux moine (Terre-Neuve-et-Labrador), et le Geai bleu (Île-du-Prince-Édouard).
  • Espèce résidente. Situé en zone tempérée, le Canada est caractérisé par ses quatre saisons. Notre emblème devrait donc idéalement être représentatif de cette réalité en affrontant les rigueurs de l'hiver, comme nous. De désigner une espèce qui fuit l'hiver pour se réfugier plus au Sud me paraîtrait plutôt insensé. C'est le cas notamment de la Bernache du Canada, du Grand Héron du Colibri à gorge rubis.
  • Aire de répartition à l'échelle canadienne. Idéalement, l'espèce désignée comme emblème devrait pouvoir s'observer presque partout au Canada. Évidemment, le Canada couvre un très vaste territoire. Mais je ne suis quand même pas certain que les Canadiens vivant à l'ouest du Québec se reconnaîtront dans le Macareux moine.
  • Espèce dont les populations se retrouvent surtout au Canada. Pour bon nombre de personnes, il peut s'agir du critère le moins important, mais personnellement, tant qu'à choisir un emblème, je choisirais une espèce qui me fait tout de suite penser au Canada. Désolé, mais mis à part le fait d'avoir «Canada» dans son nom, la Bernache du Canada me fait autant penser aux États-Unis qu'au Canada (voir aire de répartition). C'est encore pire pour les espèces qu'on retrouve aussi en Europe ou en Asie (p. ex. Harfang des neiges, Grand Corbeau). À l'inverse, les deux espèces qui répondent le mieux à ce critère sont le Mésangeai du Canada et le Tétras du Canada. Mis à part l'Alaska et quelques autres états américains, le Canada abrite une bonne partie de la population.

Dans ce contexte, mon premier choix va au Tétras du Canada, et mon deuxième au Mésangeai du Canada. Voilà deux espèces qui respectent à merveille l'ensemble des critères mentionnés, et qui en bonus arborent les termes «du Canada» dans leur nom...!

Et vous, quelle est votre proposition?

Tétras du Canada

samedi 3 janvier 2015

Bilan «ornitho-graphique» 2014 + compensation des déplacements ornithologiques

Voilà déjà quelques jours que l'année 2014 est dernière nous. L'heure est donc aux bilans, et les blogues n'échappent pas à cette tradition... Ayant passé presque tous mes temps libres avec mes deux petits bonhommes, j'aurai finalement mis beaucoup moins de temps cette année à l'observation ou la photographie des oiseaux. Certes, je termine mon année avec 339 espèces observées, mais c'est grâce à un voyage au Costa Rica et un autre en Haïti. Pour le Québec, il s'agit d'une rare année où je n'atteint pas le seuil «psychologique» des 200 espèces. À l'échelle de la région de Montréal, je termine l'année avec 137 coches, ce qui constitue mon nouveau record, mais qui est quand même loin des quelques 180 espèces observées par d'autres ornithologues de la région. La dernière espèce ajoutée aura été un Sizerin flammé, observé in extremis à mes mangeoires le 30 décembre dernier.

Sizerin flammé observé à mes mangeoires le 30 décembre dernier.

Au niveau de l'oiseau de l'année, je pourrais y aller avec l'une de mes deux primecoches de l'année pour le Québec, soit le Dickcissel d'Amérique ou la Barge marbrée, mais j'y vais plutôt avec l'observation du Katje à couronne grise, la seule vraie espèce complètement endémique d'Haïti. C'est donc dire que peu d'ornithologues sur la planète ont eu la chance de contempler cet oiseau.

Katje à couronne grise, la seule vraie espèce endémique d'Haïti.
Même oiseau, vu d'un autre angle...

Compensation des déplacements ornithologiques


En septembre dernier, j'ai mis de côté les défis à connotation temporelle (Big Year, Big Day, etc.) et me suis plutôt donné comme objectif d'observer au moins 100 espèces dans chaque MRC du Québec. Ce type de défi, baptisé « County Listing », est plus populaire chez nos voisins du Sud. J'y reviendrai plus en détails éventuellement, dans un autre billet. Certains noteront une contradiction avec mon engagement de rétrécir mon rayon d'action afin notamment de limiter mes déplacements et mon empreinte carbone, publié en mars dernier. Évidemment, je n'en suis pas à ma première contradiction et n'en serai probablement pas à ma dernière...! ;) ;) À ma défense, je dois dire que j'ai réalisé à la dure dans la dernière année comment il était difficile d'accéder aux bons sites d'observation de la région de Montréal dans la meilleure période de la journée, c'est-à-dire tôt le matin. De plus, ça ne veut pas nécessairement dire que je ferai plus de kilométrage mais plutôt que je sélectionnerai mes endroits de vacances ou autres déplacements en fonction des régions où je peux ajouter de nouvelles espèces.

Quand même, afin de pallier à ce paradoxe, j'ai commencé à plancher sur un programme de compensation des déplacements ornithologiques. Ce type de programme commence à prendre de l'ampleur, notamment auprès des compagnies aériennes ou d'autopartage. Le principe est simple : on calcule la quantité de carbone générée par nos déplacements puis on compense en faisant un don à une organisation qui fait dans la plantation d'arbres. Évidemment, puisque mes déplacements sont générés pour observer les oiseaux, je ferai un don à une organisation qui gère des projets de conservation des oiseaux, comme le Regroupement QuébecOiseaux par exemple...! ;) En fait, ça fait un petit bout de temps que je pense à cette idée, et celle-ci devrait être mise sur pied officiellement dans les prochains mois à titre de campagne de financement de QuébecOiseaux.

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2014, j'ai parcouru un total de 3 464 km en voiture et 14 950 km en avion, ce qui correspond à 3,15 tonnes de CO2. La valeur de la compensation semble varier d'un site à l'autre, mais d'après le site Compensation CO2 Québec, je devrais faire un don de 72 $ pour compenser mes déplacements ornithologiques. Je ferai donc un don de ce montant au Regroupement QuébecOiseaux dans les prochains jours.

Et vous, combien de kilomètres avez-vous parcouru cette année? Seriez-vous prêt à embarquer dans un programme volontaire de compensation de vos déplacements ornithologiques?