samedi 2 décembre 2017

À bientôt!

Le vol est prévu pour 20 h ce soir. La navette qui nous mènera jusqu'à l'aéroport vient nous chercher à 16 h, et il faut vider nos chambres pour midi. Il faut donc espérer que les environs de l'hôtel nous réserve encore quelques surprises pour ajouter quelques espèces à notre liste et compléter ce premier circuit organisé à Cuba.

C'est donc à l'entrée d'un sentier forestier que nous nous réunissons pour notre dernière randonnée de la semaine. Rapidement, les premières espèces défilent devant nous : Paruline bleue, Paruline tigrée, Paruline à collier, Piranga vermillon, Viréo de Cuba, etc. Parmi eux, un Viréo aux yeux blancs : 99e espèce observée pendant le voyage.

Le sentier aboutit sur une belle petite plage de la Bahía de Naranjo, d'où nous pouvons voir le delphinarium. Côté oiseaux, c'est très calme. Mais au moment de partir, nous entendons un cri et identifions rapidement une bande de Tournepierres à collier. 100e espèce observée dans le cadre de ce circuit ornithologique! Il me semblait aussi que c'était impossible de venir à Cuba et de ne pas voir cet oiseau. Lors de mes deux précédents voyages, il était difficile de ne pas voir les tournepierres et les sanderling, qui venaient chercher leur nourriture jusque sous nos chaises de plage...

Une partie de la bande de Tournepierres à collier, la 100e espèce observée
durant ce voyage.

Bahía de Naranjo


Atteindre le cap de 100 espèces pour un tel voyage est très bien, d'autant plus que j'avais estimé à environ 125 espèces le nombre maximum d'espèces potentielles observables à cette période-ci de l'année, dans les régions visitées. Mais bon, 100 espèces, ç'a aussi l'air arrangé avec le gars des vues. On continue donc de fouiller les environs pour essayer d'ajouter une 101e espèce.

Mais non, même une visite sur la fameuse passerelle n'ajoutera aucune espèce. Nous pouvons toutefois observer les Hérons garde-boeufs en pleine construction de nids.

Héron garde-boeufs

Héron garde-boeufs

Gallinule d'Amérique

Petit Carouge

C'est donc sur cette note que se termine ma première expérience comme guide-accompagnateur en dehors du Canada, du 17 au 24 novembre dernier. Pendant cette période, nous aurons réussi à trouver 13 des 27 espèces endémiques de Cuba. Sur une note plus personnelle, j'aurai réussi pendant ce voyage à ajouter 17 nouvelles espèces à ma liste mondiale. Comme j'avais déjà mentionné, le succès d'une telle aventure repose en bonne partie sur la compétence des guides locaux. À ce niveau, Julio, El Indio, Carlos, et les autres ont livré la marchandise. Mais le succès dépend aussi du groupe. Et là aussi, j'ai été choyé par le groupe de voyageurs qui avaient décidé de nous faire confiance.

Un merci aussi à J'aime Cuba, Maya et Léandro, pour la logistique et la gestion des imprévus sur place.

J'ai donc très hâte de revivre l'expérience. Et ça ne tardera pas trop. Un autre départ est déjà prévu pour la période du 2 au 9 mars 2018. Cette fois, nous explorerons principalement la région de Cayo Coco, avec 2-3 jours dans le secteur de Zapata. Il s'agira d'un tout nouveau circuit. Durant ce voyage, nous devrions avoir de meilleures d'observer quelques-uns de endémiques qui nous ont échappé : Colombe à tête bleue, Petit-duc de Cuba, Colibri d'Elena, etc. Et la formule sera la même que ce voyage-ci : sauf pour les deux nuits à Zapata, nous sommes toujours hébergés au même hôtel et y revenons toujours dans le courant de l'après-midi. Il s'agit donc d'un compromis intéressant pour ceux qui trippent vraiment ornithologie mais dont le conjoint ou la conjointe est plutôt du type plage ou piscine.

Pour avoir les détails de ce nouveau circuit ou pour vous inscrire, visitez la page http://jaimecuba.com/oiseaux-de-cayo-coco/.

On profite un peu de la plage et des Mojitos avant de revenir au Québec.
Parait que la neige nous attend...

jeudi 30 novembre 2017

Mystère résolu!

Avant-dernière journée de notre séjour à Cuba. Nous en sommes à 96 espèces d'oiseaux observés. Aujourd'hui, nous visitons Salto del Guayabo, dans le Parque nacional La Mensura. Il s'agit de la plus haute chute de Cuba, d'une hauteur de 127 mètres. Et c'est un endroit qu'on nous a « vendu » toute la semaine pour sa beauté.

Un dortoir de Héron garde-boeufs, au bord de la route. Chaque point blanc
est bel et bien un héron, et non pas une fleur ou un fruit...!

Dès notre arrivée à Salto del Guayabo, nous nous précipitons vers le belvédère pour contempler la chute et la vallée. Et déjà, les jumelles se font aller : Paruline hochequeue, Paruline bleue, Chilina d'Oriente, Pèrenoir négrito, etc.

Vue de la chute principale, depuis le belvédère.

La chute de gauche fait 85 mètres, alors que celle de droite fait 127 mètres.

L'incontournable selfie devant les chutes. Je n'en ai pas trop abusé pendant ce
voyage. Je pense d'ailleurs que c'est le seul de toute la semaine!

Les ornithologues qui voyagent beaucoup savent que le succès d'un circuit dépend beaucoup des guides locaux. Nous en avions eu un excellent au Parque nacional Alejandro de Humboldt, et j'avais un bon feeling avec Carlos, celui qui nous accompagnait aujourd'hui. Les bons guides savent trouver les espèces d'intérêt. Et c'est ce que Carlos a fait en nous trouvant une discrète Chevêchette de Cuba, une espèce endémique qui nous avait échappé jusqu'à présent. Comme pour l'épisode des flamants, tout le monde retient son souffle pendant cette observation, de peur d'effrayer et d'éloigner ce petit « toutou à plumes ».

Chevêchette de Cuba. Avec son air sévère, j'ai vraiment l'impression d'y voir
l'inspiration du célèbre jeux Angry Birds.

Carlos, fier de sa découverte, et le reste du groupe, comblé!

Au bout du sentier, Carlos nous informe qu'il a observé il y a quelques jours le Colibri d'Elena, le plus petit oiseau au monde. En anglais, on l'appelle Bee Hummingbird. Il y a un refuge à quelques kilomètres, interdit d'accès pour l'instant, mais les oiseaux s'en éloignent de temps en temps pour être observés à l'occasion tout près du Salto del Guayabo.

Trouver un colibri dans une forêt, le plus petit de surcroît, c'est pire que de chercher une aiguille dans une botte de foin. Et malheureusement, ça ne sera pas un succès cette fois. Mais on observe quand même quelques espèces intéressantes pendant notre randonnée, dont quelques endémiques :

Chilina d'Oriente

Pèrenoir négrito

Oriole de Cuba

Il ne s'agit pas d'un oiseau endémique, mais on trouve dans les forêts cubaines
de belles grosses termitières.

Mais c'est vraiment à la toute fin de notre randonnée que nous avons eu un petit boost d'adrénaline. Je ne l'avais pas mentionné aux membres de mon groupe, mais j'avais un agenda caché pour la journée... Dans les semaines qui ont précédé notre voyage, j'ai mis passablement de temps sur l'étude de la distribution des oiseaux de Cuba, et particulièrement les espèces endémiques et les semi-endémiques. Lors de ces recherches, je suis tombé sur une espèce plutôt mystérieuse. D'après le guide Birds of Cuba, la Paruline à calotte verte est une résidente permanente, mais très localisée à Cuba.

Elle ne fréquenterait que les forêts de pins de Pinar del Río, dans l'ouest du pays, ainsi que celles aux limites des provinces de Holguin et Guantanamo. Pas mal où nous sommes quoi! Mais bizarrement, sur eBird, il n'existe pratiquement aucune mention de cet oiseau en automne dans la région. Je n'étais donc pas certain de pouvoir espérer voir cet oiseau. Je pense que je ne l'avais même pas mis dans ma liste d'espèces potentielles.

Mais au détour du sentier, pendant que les chilinas sont partout autour de nous, je détecte au travers des aiguilles de pin un oiseau avec la gorge jaune très voyante. Je pense d'abord avoir à faire à une Paruline à gorge jaune, mais quand elle se penche un peu et me laisse voir sa belle calotte verte, je comprend rapidement que la mystère de la Paruline à calotte verte est résolu. Elles ne disparaissent pas pendant l'automne et demeurent bel et bien dans la région.

Paruline à calotte verte

Paruline à calotte verte

Merle vantard

Anolis sp.

Pendant le retour à l'hôtel, je suis assis à l'avant de l'autobus, en mission. Ma mission est de trouver un Courlan brun, un oiseau que j'ai été le seul à voir la veille. Et nous roulons dans un secteur agricole, parfait pour cet oiseau. Et c'est à quelques kilomètres de l'hôtel que je sème l'émoi dans l'autobus en criant « Limpkin! Limpkin! Limpkin! », le nom anglais de l'oiseau, qui sonne à mon avis nettement mieux que « courlan ». L'autobus s'arrête et nous offre une belle opportunité d'observer cet oiseau, une primecoche pour presque tous les membres du groupe.

Courlan brun

Courlan brun, en vol

Avec l'ajout de la Chevêchette de Cuba et de la Paruline à calotte verte, nous sommes rendus à 98 espèces depuis le début du voyage. Notre navette qui nous mènera à l'aéroport de Holguin étant prévue pour 16 h demain, il ne nous restera que quelques heures pour espérer atteindre le chiffre magique de 100 espèces. Le plan pour demain matin est de faire un sentier en bordure de l'hôtel puis de terminer par la plage : (1) pour en profiter au moins une fois dans la semaine, et (2) pour espérer ajouter à notre liste des espèces comme le Tournepierre à collier et le Bécasseau sanderling, des espèces qui sont habituellement assez communes à Cuba en novembre.

À demain!

mercredi 29 novembre 2017

Au pays des flamants

Le delta de Cauto, situé dans la province de Granma, au sud du pays, est le deuxième plus grand milieu humide de Cuba. Après Zapata. Et l'un des plus importants dans l'ensemble des Caraïbes. C'est aussi un endroit protégé, très protégé même, difficile d'accès si on n'a pas de permissions spéciales. D'où l'intérêt d'ailleurs de prendre part à un circuit ornithologique organisé, comme le nôtre.

Et c'est vers cet endroit que nous nous dirigeons ce matin après un lever à 3 h 30. Le site accueille une bonne population de Flamants des Caraïbes, particulièrement cette année, puisque l'ouragan Irma a détruit quasiment tout leur habitat au nord du pays. Les oiseaux se sont donc réfugiés de l'autre côté de l'île, à notre grand bonheur!

Un gars heureux! L'excursion aura duré environ 5 heures, assis dans ces
chaloupes. Photo © Michel Asselin.

Avant d'arriver à la colonie de flamants, nous devons traverser une mangrove, via de petits canaux plutôt étroits, mais qui nous permettent de belles rencontres avec la faune aviaire. Et avec les moustiques...

Un Faucon pèlerin surveille les oiseaux aquatiques en bordure de la mangrove.

Jamais deux sans trois... Le Trogon de Cuba nous a fait l'honneur de sa
présence pour une troisième journée dans ce voyage jusqu'à maintenant. Cette
fois, nous avons pu l'observer au vol, alors qu'il a traversé à quelques reprises
le canal dans la mangrove.

Chevalier grivelé

Râle tapageur

Aigrette neigeuse

À droite, une percée dans la mangrove. Notre guide fait dévier tranquillement la trajectoire de notre embarcation dans cette direction... et là! Nous nous retrouvons en plein milieu de la colonie de flamants. Ceux-ci sont à quelques mètres de nous. Plus personne n'ose parler. N'ose respirer. On s'imprègne du moment présent. Les adultes, plus roses, côtoient les juvéniles, moins colorés. Comme une image vaut mille mots, voici une série complète pour tenter de vous faire vivre l'ambiance que nous avons vécue :








Nous nous dirigeons par la suite vers une île où niche hérons, pélicans, spatules et cormorans. Le site étant encore en développement, nous n'avons pas un bon point de vue sur la colonie. Mais on réussit quand même à voir les principales espèces lors des allées et venues vers la colonie.

Cormoran à aigrettes

Grand Héron

Caracara du Nord

Pélican brun

Ibis blanc

Nous terminerons notre journée avec la visite d'une ferme de flamants. Lorsqu'ils trouvent dans la colonie de jeunes flamants malades ou affaiblis, ils les capturent puis les soignent. Ces flamants sont par la suite acheminés à l'étranger afin d'approvisionner les jardins zoologiques de la planète.

Une autre belle journée, avec 19 nouvelles coches, portant notre total à 96 espèces! Il ne nous reste plus que 1½ journée pour espérer atteindre au moins le seuil magique de 100 espèces. Y arriverons-nous?

Une belle addition en fin de journée : une bande de Petit-chanteur de Cuba,
une espèce endémique à Cuba.

mardi 28 novembre 2017

La rencontre de deux mondes

À peine arrivés au camping de la Silla de Gibara, la pluie se met de la partie au point de mettre en péril notre randonnée. Après quelques centaines de mètres, nous décidons de nous réfugier à l'entrée d'une petite grotte, tout près du sentier. Malgré la pluie assez intense, le pishing fonctionne bien et attire jusqu'à nous une bonne diversité d'espèces d'oiseaux, dont le Viréo de Cuba, le Todier de Cuba et quelques espèces de parulines. Parmi celles-ci, un couple de Chilinas d'Oriente viendra se donner en spectacle devant tout le groupe. Malheureusement, la pluie minimise les opportunités de photographies.

Un Merle vantard à l'entrée du sentier du camping de Gibara, tout juste avant
le début de la pluie.

Les imperméables et ponchos ne sont pas du luxe aujourd'hui.

La Silla de Gibara

Lorsque la pluie se calme un peu, nous décidons de redescendre la montagne et de tenter notre chance ailleurs. Nous nous dirigeons donc vers une ferme, puis vers le Parque monumento nacional Bariay, l'endroit où Christophe Colomb aurait découvert l'Amérique en 1492. Le moment dans l'histoire où l'Ancien-Monde et le Nouveau-Monde se sont rencontrés...

Quiscale noir

Le Moqueur polyglotte est toujours très abondant dans le Sud.

La Bahía de Bariay, là où Christophe Colomb aurait mis le pied à terre pour
la première fois, en 1492.

Après un bon repas, c'est le retour à l'hôtel, où une bonne partie du groupe décide de retourner sur la fameuse passerelle pour voir si de nouvelles espèces se sont ajoutées. Nous y découvrirons effectivement trois nouvelles espèces : le Canard des Bahamas, le Petit Fuligule, et le Petit Blongios! Celui-ci se trouve exactement au même endroit où nous avons observé neuf espèces d'Ardéidés lors de la première journée du séjour. Nous en sommes donc rendus à 10 espèces; il ne manque maintenant que le butor et l'Aigrette roussâtre pour compléter le portrait de famille.

Quiscale violet, l'endémique le plus facile à trouve de tout le voyage. Ils sont
partout dans les jardins de l'hôtel, sur le bord de la piscine, près du buffet, etc.

Paruline des prés

Urubu à tête rouge

Sterne royale

Pélican brun

Petit Blongios

Nous ajouterons aujourd'hui à notre liste 9 nouvelles espèces, portant notre total à 77 espèces.