Je reviens tout juste d'une petite vacance familiale (3 au 8 août) au bord de la plage, à Cape May NJ. Pour un ornithologue, cette destination est à son apogée au mois de mai, en particulier durant les
World Series of Birding. Par contre, avec la migration des limicoles qui est déjà bien entamée, un séjour durant le mois d'août peut aussi être vraiment très intéressant.
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Située à un peu plus de 800 km de Montréal, la région de Cape May permet
à l'ornithologue d'observer et de photographier quelques espèces rarement
observées au Québec, telles que la Sterne royale. |
Pour s'y rendre
Nous sommes partis très tôt (4 h 00) dimanche dernier afin d'éviter le gros trafic à la douane de Lacolle. Au total, le trajet nous aura pris exactement 8 heures depuis Montréal, sans compter les arrêts pour manger, mettre de l'essence, et autres besoins. À noter qu'il faut prévoir une quinzaine de dollars US afin de pouvoir payer les différents péages, en particulier sur le
Garden State Parkway. Même chose pour le retour. Pour les plus
cheap, sachez qu'il est possible d'éviter le péage, à la condition d'ajouter au moins 1½ heure à votre itinéraire.
Hébergement
À la fois pour des raisons économiques, et aussi pour initier nos deux petits bonhommes aux joies de dormir en plein air, nous avons choisi de réserver un emplacement dans un terrain de camping. Après plusieurs recherches sur internet, nous avons opté pour le Holly Shores Campground, situé à une quinzaine de minutes des plages de Cape May et des plages de Wildwood. Pour vous donnez une idée de mon appréciation de ce site, voici le commentaire que j'ai laissé sur le site
TripAdvisor :
« Ce terrain de camping a sans aucun doute une bonne cote auprès des campeurs en RV, mais c'est une toute autre histoire pour les adeptes de la bonne vieille tente. Premièrement, l'établissement n'offre que deux emplacements pour les utilisateurs de tente, et ceux-ci sont coincés entre le parc à chiens et le dépotoir...! D'ailleurs, notre séjour a fréquemment été "agrémenté" d'odeurs nauséabondes durant toute sa durée. Ces deux emplacements sans aucun ombrage sont de plus ridiculement petits : impossible pour nous d'installer notre tente sans empiéter sur la dalle de béton qui couvre la moitié du terrain, et le rond de feu est à moins d'un mètre de la tente du voisin. Quant au prix, on se serait attendu à de quoi d'un peu mieux à 71 USD/nuit, même en haute saison... Sinon, les employés sont très courtois et l'établissement offre une belle variété d'activités pour les campeurs. »
En résumé, pas très nature comme terrain de camping. Rien de comparable avec ce qu'on retrouve dans les établissements gérés par la SÉPAQ par exemple. Vous comprendrez donc que nous sommes déjà à la recherche d'un autre endroit pour camper lors d'un futur autre voyage dans cette région. Mais ce n'est pas évident puisque d'après les sites Web des autres terrains de camping de la région, on semble n'en avoir que pour le « camping » en RV... Avis aux campeurs en tente, si vous avez des suggestions, ne vous gênez pas pour m'en faire part! :)
Les lieux visités
Étant donné qu'il s'agit d'un voyage familial et non ornithologique, les opportunités pour observer et photographier les oiseaux furent plutôt limitées. Voici donc une brève description des endroits où j'ai pu remplir quelques listes
eBird :
Holly Shores Campground
Même si le terrain de camping ne regorge pas d'endroits pour observer les oiseaux, il n'en demeure pas moins que le dépaysement est plutôt intéressant pour un ornithologue du Québec. Les espèces les plus communes, entendues depuis notre emplacement, furent le Troglodyte de Caroline, la Mésange bicolore et la Mésange de Caroline. À cela se sont ajoutées quelques Corneilles de rivage ainsi qu'un Coulicou à bec jaune.
Cresse Lane
Cette route borde à la fois le terrain de camping, un milieu agricole et ce qui semble être une ancienne sablière. De notre emplacement, je devais marcher moins de 100 mètres pour me rendre à cette route. Parmi les espèces d'intérêt, mentionnons le Troglodyte de Caroline, le Moqueur chat, le Passerin indigo et le Bruant des champs.
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On imagine que les plans d'eau de ce qui semble être une ancienne sablière
doivent accueillir diverses espèces de sauvagine à certains moments de
l'année, mais ce ne fut pas le cas durant mon séjour. |
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Je n'ai pas réussi à prendre de très bonnes photos d'oiseaux depuis cet endroit,
mais j'ai fait une intéressante rencontre avec cette toute petite Couleuvre rayée
plutôt agressive. |
Plage de Cape May
Voilà l'endroit que nous avons fréquenté tous les jours avec les enfants. Après une visite au bureau d'information touristique, nous avons opté pour la portion la plus à l'est, notamment parce qu'elle est beaucoup moins achalandée et qu'il est possible de se stationner tout près, gratuitement. Avec tout l'attirail de plage des enfants (p. ex. tente de plage, parasol, glacière, jouets), voilà un élément non-négligeable. Pour accéder à la plage, les adultes doivent se procurer un médaillon au coût de 6 $ par jour, ou 15 $ pour une semaine. Cette source de revenus permet aux autorités d'entretenir la plage. Effectivement, on n'a absolument rien à reprocher à la qualité des lieux. À noter qu'il faut être plutôt prudent avec les vagues quand mêmes assez fortes. Pendant notre séjour, ce sont en moyenne deux baigneurs par jour qui devaient quitter la plage en ambulance...
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On s'amuse dans le sable avec les garçons! |
Côté ornithologie, il s'agit là du royaume de la Mouette atricille, qui patrouille les plages à la recherche de denrées laissées par les touristes et baigneurs locaux. L'autre espèce que l'on voyait en grandes quantités est le Bec-en-ciseaux noir. Évidemment, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une pensée pour l'oiseau (ou les oiseaux) qui a passé quelques jours au Québec après avoir été emporté par l'ouragan Arthur, et dont je n'ai pas eu assez de temps pour ajouter à ma liste du Québec.
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Mouette atricille |
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Groupe de Becs-en-ciseaux noirs. |
Mais mon observation la plus intéressante depuis la plage de Cape May s'est faite dès la première journée. Alors que nous commencions à ranger nos affaires, je remarque une silhouette sur la plage. Pensant d'abord à une autre Mouette atricille, je réalise que la silhouette est pas mal plus foncée et identifie immédiatement un Huîtrier d'Amérique, une primecoche pour moi! Comme l'oiseau est bagué, j'envoie les informations à l'American Oystercatcher Working Group. L'information suivante me revient aussitôt : il s'agit de l'individu 1106-12219, capturé pour la première fois et bagué le 27 juin 2011 au Cape May Point State Park. Mon observation est la troisième « ré-observation » de cet individu.
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Le Huîtrier d'Amérique, ma 726e espèce observée à vie. |
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Un petit vidéo de l'oiseau... |
Finalement, l'autre belle surprise de cette plage ne vient pas du côté des oiseaux mais des mammifères marins. Effectivement, durant toute la semaine, nous avons pu observer des groupes de dauphins relativement près de la plage.
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Les dauphins sont facilement observables, même depuis la plage. |
David C. Douglasss Sr. Memorial Rotary Park
J'ai découvert ce site par hasard alors que je cherchais un endroit pour observer le Bruant maritime. Je n'ai malheureusement pas trouvé le bruant, mais lorsque je suis arrivé à cette plage, j'ai eu droit à de belles opportunités pour photographier limicoles, Mouettes atricilles et Sternes royales. Cette plage est située au nord du canal de Cape May, au bout de Beach Drive.
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Pluvier semipalmé |
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Sterne royale |
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Bécasseau sanderling |
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Mouette atricille juvénile |
En résumé, des vacances agréables dans une belle région, à revisiter assurément!