mardi 26 août 2014

Mon nouveau record

Un peu plus tôt cette année, je m'étais donné comme défi d'observer le plus d'espèces en une année mais en me limitant à la région administrative de Montréal. Les anglophones appellent ça un « County Big Year ». Et en fouillant dans mes statistiques d'observations, j'avais pu déterminer que mon record était de 117 espèces pour Montréal en une année.

Le Balbuzard pêcheur de la semaine dernière au Parc des rapides aura été ma 117e espèce pour l'année 2014, tout juste après la Sterne caspienne.

Ce Balbuzard pêcheur observé aujourd'hui aura été aussi ma 117e coche
pour l'année alors que j'en ai observé un la semaine dernière au-dessus de
l'île aux Hérons.
Ayant quelques heures de libre ce matin, je me suis dirigé vers le Domaine Saint-Paul, sur l'île des Soeurs, afin de profiter de la migration des parulines qui a cours en ce moment pour ajouter quelques espèces à ma liste annuelle. Finalement, je n'ai pas eu à me rendre bien loin. Les arbres et arbustes bordant le chemin reliant le stationnement au lac des Battures grouillaient de parulines, de viréos, etc. En quelques minutes, j'ai pu ajouter à ma liste la Paruline à tête cendrée (#118), la Paruline à calotte noire (#119), le Piranga écarlate (#120), la Paruline couronnée (#121) et la Paruline à poitrine baie (#122).

Ce colibri a bien voulu faire la pose pendant quelques secondes.
L'une des nombreuses parulines qui fréquentaient les abords du lac des
Battures.
L'intérieur du boisé était beaucoup plus calme, mis à part quelques mésanges, pics, viréos et grimpereaux. Il faut dire que la température était déjà très chaude ce matin. L'observation la plus intéressante fut sans aucun doute celle d'un groupe familial de Troglodyte des forêts.



Il reste donc maintenant un peu plus de quatre mois pour ajouter encore quelques espèces à cette liste annuelle.

dimanche 17 août 2014

Barge marbrée + parc des Rapides

Malgré la pluie prévue aujourd'hui, je me suis levé aux petites heures du matin avec comme objectif bien avoué d'aller cocher la Barge marbrée présente à Sainte-Martine depuis quelques jours. J'avais déjà vu cette espèce en Californie il y a quelques années, mais ce serait une première observation à vie au Québec. Et pour la première fois, mon partenaire d'expédition n'était nul autre qu'Antoine, mon petit bonhomme de 3½ ans.

Antoine devant un des panneaux d'interprétation que nous (Regroupement
QuébecOiseaux) avons réalisé pour agrémenter le Domaine-de-la-Pêche-au-
Saumon, à Sainte-Martine.

Il n'a fallu que quelques secondes à notre arrivée à Sainte-Martine pour localiser la Barge marbrée. Il s'agit d'un oiseau de rivage de couleur assez pâle et de grande taille, qui se démarque assez facilement des autres espèces de sa famille, même des chevaliers. Voilà donc ma 309e espèce observée à vie au Québec!

La Barge marbrée se démarque assez facilement des autres espèces d'oiseaux
de rivage, dont le Petit Chevalier.
Une vue un peu plus rapprochée pour apprécier les couleurs (malgré la lumière
épouvantable) et le motif du plumage.
Et une autre...
Celle-ci a été photographié en Californie, avec une
lumière nettement plus intéressante.

À notre retour à la maison, les nuages avaient commencé à laisser la place au soleil ainsi qu'au ciel bleu. Nous avons donc décidé pour l'après-midi d'aller se promener dans le secteur de Lasalle. Cette randonnée fut assez courte, mais m'a tout de même permis d'ajouter la Sterne caspienne (#116) et le Balbuzard pêcheur (#117) à ma liste annuelle de la région de Montréal. Avec ces deux espèces, j'égale donc mon record du nombre d'espèces observées dans une année à Montréal. Et il me reste encore un peu moins de 4½ mois pour battre ce record. Voici d'ailleurs un très bref aperçu des espèces encore non-observées à Montréal cette année et que j'espère bien trouver d'ici le 31 décembre prochain : Sarcelle d'hiver, Fuligule à collier, Fuligule milouinan, Petit Garrot, Plongeon huard, Buse pattue, Mouette de Bonaparte, Goéland arctique, Goéland bourgmestre, Grand-duc d'Amérique, Harfang des neiges, Chouette rayée, Pic maculé, Crécerelle d'Amérique, Roitelet à couronne dorée, Merlebleu de l'Est, Jaseur boréal, Plectrophane des neiges, Paruline à tête cendrée, Cardinal à poitrine rose, Sizerin flammé, Tarin des pins, etc. etc. etc.

Pour terminer la journée, nous avons décidé de faire un saut au parc Angrignon, un endroit que je n'avais pas visité depuis plusieurs plusieurs années. Côté ornithologique, l'endroit a du potentiel. Mais pour le reste, ce n'est vraiment pas l'endroit le plus invitant! Tous les bâtiments ont l'air délabrés. Bref, le site mérite bien franchement d'une grosse cure de rajeunissement.

dimanche 10 août 2014

Cape May 2014

Je reviens tout juste d'une petite vacance familiale (3 au 8 août) au bord de la plage, à Cape May NJ. Pour un ornithologue, cette destination est à son apogée au mois de mai, en particulier durant les World Series of Birding. Par contre, avec la migration des limicoles qui est déjà bien entamée, un séjour durant le mois d'août peut aussi être vraiment très intéressant.

Située à un peu plus de 800 km de Montréal, la région de Cape May permet
à l'ornithologue d'observer et de photographier quelques espèces rarement
observées au Québec, telles que la Sterne royale.

Pour s'y rendre


Nous sommes partis très tôt (4 h 00) dimanche dernier afin d'éviter le gros trafic à la douane de Lacolle. Au total, le trajet nous aura pris exactement 8 heures depuis Montréal, sans compter les arrêts pour manger, mettre de l'essence, et autres besoins. À noter qu'il faut prévoir une quinzaine de dollars US afin de pouvoir payer les différents péages, en particulier sur le Garden State Parkway. Même chose pour le retour. Pour les plus cheap, sachez qu'il est possible d'éviter le péage, à la condition d'ajouter au moins 1½ heure à votre itinéraire.

Hébergement


À la fois pour des raisons économiques, et aussi pour initier nos deux petits bonhommes aux joies de dormir en plein air, nous avons choisi de réserver un emplacement dans un terrain de camping. Après plusieurs recherches sur internet, nous avons opté pour le Holly Shores Campground, situé à une quinzaine de minutes des plages de Cape May et des plages de Wildwood. Pour vous donnez une idée de mon appréciation de ce site, voici le commentaire que j'ai laissé sur le site TripAdvisor :
« Ce terrain de camping a sans aucun doute une bonne cote auprès des campeurs en RV, mais c'est une toute autre histoire pour les adeptes de la bonne vieille tente. Premièrement, l'établissement n'offre que deux emplacements pour les utilisateurs de tente, et ceux-ci sont coincés entre le parc à chiens et le dépotoir...! D'ailleurs, notre séjour a fréquemment été "agrémenté" d'odeurs nauséabondes durant toute sa durée. Ces deux emplacements sans aucun ombrage sont de plus ridiculement petits : impossible pour nous d'installer notre tente sans empiéter sur la dalle de béton qui couvre la moitié du terrain, et le rond de feu est à moins d'un mètre de la tente du voisin. Quant au prix, on se serait attendu à de quoi d'un peu mieux à 71 USD/nuit, même en haute saison... Sinon, les employés sont très courtois et l'établissement offre une belle variété d'activités pour les campeurs. »
En résumé, pas très nature comme terrain de camping. Rien de comparable avec ce qu'on retrouve dans les établissements gérés par la SÉPAQ par exemple. Vous comprendrez donc que nous sommes déjà à la recherche d'un autre endroit pour camper lors d'un futur autre voyage dans cette région. Mais ce n'est pas évident puisque d'après les sites Web des autres terrains de camping de la région, on semble n'en avoir que pour le « camping » en RV... Avis aux campeurs en tente, si vous avez des suggestions, ne vous gênez pas pour m'en faire part! :)

Les lieux visités


Étant donné qu'il s'agit d'un voyage familial et non ornithologique, les opportunités pour observer et photographier les oiseaux furent plutôt limitées. Voici donc une brève description des endroits où j'ai pu remplir quelques listes eBird :

Holly Shores Campground

Même si le terrain de camping ne regorge pas d'endroits pour observer les oiseaux, il n'en demeure pas moins que le dépaysement est plutôt intéressant pour un ornithologue du Québec. Les espèces les plus communes, entendues depuis notre emplacement, furent le Troglodyte de Caroline, la Mésange bicolore et la Mésange de Caroline. À cela se sont ajoutées quelques Corneilles de rivage ainsi qu'un Coulicou à bec jaune.

Cresse Lane

Cette route borde à la fois le terrain de camping, un milieu agricole et ce qui semble être une ancienne sablière. De notre emplacement, je devais marcher moins de 100 mètres pour me rendre à cette route. Parmi les espèces d'intérêt, mentionnons le Troglodyte de Caroline, le Moqueur chat, le Passerin indigo et le Bruant des champs.

On imagine que les plans d'eau de ce qui semble être une ancienne sablière
doivent accueillir diverses espèces de sauvagine à certains moments de
l'année, mais ce ne fut pas le cas durant mon séjour.
Je n'ai pas réussi à prendre de très bonnes photos d'oiseaux depuis cet endroit,
mais j'ai fait une intéressante rencontre avec cette toute petite Couleuvre rayée
plutôt agressive.

Plage de Cape May

Voilà l'endroit que nous avons fréquenté tous les jours avec les enfants. Après une visite au bureau d'information touristique, nous avons opté pour la portion la plus à l'est, notamment parce qu'elle est beaucoup moins achalandée et qu'il est possible de se stationner tout près, gratuitement. Avec tout l'attirail de plage des enfants (p. ex. tente de plage, parasol, glacière, jouets), voilà un élément non-négligeable. Pour accéder à la plage, les adultes doivent se procurer un médaillon au coût de 6 $ par jour, ou 15 $ pour une semaine. Cette source de revenus permet aux autorités d'entretenir la plage. Effectivement, on n'a absolument rien à reprocher à la qualité des lieux. À noter qu'il faut être plutôt prudent avec les vagues quand mêmes assez fortes. Pendant notre séjour, ce sont en moyenne deux baigneurs par jour qui devaient quitter la plage en ambulance...

On s'amuse dans le sable avec les garçons!

Côté ornithologie, il s'agit là du royaume de la Mouette atricille, qui patrouille les plages à la recherche de denrées laissées par les touristes et baigneurs locaux. L'autre espèce que l'on voyait en grandes quantités est le Bec-en-ciseaux noir. Évidemment, je ne pouvais m'empêcher d'avoir une pensée pour l'oiseau (ou les oiseaux) qui a passé quelques jours au Québec après avoir été emporté par l'ouragan Arthur, et dont je n'ai pas eu assez de temps pour ajouter à ma liste du Québec.

Mouette atricille
Groupe de Becs-en-ciseaux noirs.

Mais mon observation la plus intéressante depuis la plage de Cape May s'est faite dès la première journée. Alors que nous commencions à ranger nos affaires, je remarque une silhouette sur la plage. Pensant d'abord à une autre Mouette atricille, je réalise que la silhouette est pas mal plus foncée et identifie immédiatement un Huîtrier d'Amérique, une primecoche pour moi! Comme l'oiseau est bagué, j'envoie les informations à l'American Oystercatcher Working Group. L'information suivante me revient aussitôt : il s'agit de l'individu 1106-12219, capturé pour la première fois et bagué le 27 juin 2011 au Cape May Point State Park. Mon observation est la troisième « ré-observation » de cet individu.

Le Huîtrier d'Amérique, ma 726e espèce observée à vie.
Un petit vidéo de l'oiseau...

Finalement, l'autre belle surprise de cette plage ne vient pas du côté des oiseaux mais des mammifères marins. Effectivement, durant toute la semaine, nous avons pu observer des groupes de dauphins relativement près de la plage.

Les dauphins sont facilement observables, même depuis la plage.

David C. Douglasss Sr. Memorial Rotary Park

J'ai découvert ce site par hasard alors que je cherchais un endroit pour observer le Bruant maritime. Je n'ai malheureusement pas trouvé le bruant, mais lorsque je suis arrivé à cette plage, j'ai eu droit à de belles opportunités pour photographier limicoles, Mouettes atricilles et Sternes royales. Cette plage est située au nord du canal de Cape May, au bout de Beach Drive.

Pluvier semipalmé
Sterne royale
Bécasseau sanderling
Mouette atricille juvénile
En résumé, des vacances agréables dans une belle région, à revisiter assurément!